mercredi 3 septembre 2014

Les immangeables


Kyoto 2010

Le Japon provoque presque toujours une certaine curiosité pour ce qui est des habitudes alimentaires de ses habitants.

Quelque fois présentée comme une cuisine subtile et raffinée, souvent montrée en exemple pour sa diététique, la gastronomie japonaise est également pleine de surprises et d'aliments.... étonnants.

Pour tous ceux qui ont peur de tomber sur des plats immondissimes un peu trop spéciaux, petite liste des aliments que vraiment, nous vous conseillons d'éviter.


Le nattō 納豆

Eh oh, ok, je sais, ça c'était facile.
S'il y a bien UN aliment dont tout le monde vous parlera, c'est le nattō. Haricots de soja fermentés depuis bien trop longtemps, leur odeur nauséabonde et leur texture filandreuse et collante - ressemblant étrangement à de la bave d'escargot - en ont fait vomir plus d'un. L'adage dit que lorsqu'un gaijin réussit à en manger, il devient vraiment japonais. De la part d'un peuple chez qui le nattō ne fait pas toujours l'unanimité, ça laisse rêveur.


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Ça fait pas envie et pourtant...
Le nattō est l'ingrédient santé par excellence. Très riche en protéines, fibres, et vitamine K2, il aide à fixer le calcium pour les os, à lutter contre l'ostéoporose, et à des effets très bénéfiques pour la flore intestinale.

Pour les warriors
Si vous vous sentez d'humeur aventureuse et que rien de vous arrête (il vous faudra au moins ça), vous pourrez trouver du nattō dans tous les conbini et dans la plupart des restaurants (sushi y compris). La plupart du temps mangé avec du riz, vous pouvez également le déguster avec des légumes ou dans une soupe (conseillé pour ne pas vomir instantanément).

Pour les soupçonneux
Évitez tous les aliments avec la mention 納豆 et ce qui peut ressembler, notamment dans les maki, à de la cacahuète.

Le cartilage - 軟骨

Ah le vicieux ! Caché dans la plupart des brochettes yakitori, il surprend à chaque fois. Légèrement gélatineux et très craquant sous la dent, ce n'est qu'en en prenant une bouchée que l'on se rend compte que l'on a confondu avec un délicieux yakitori (de blanc de poulet). C'est le plus perfide de ce classement !

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Ça fait pas envie et pourtant...
... il y a pire ! Croupion, intestin grêle ou encore ventre de poulet, les japonais ont un peu adapté l'adage "on mange tout dans le cochon" à leurs volailles.
Il faut quand même reconnaître que d'entre tous, le cartilage est le plus difficile à repérer et distinguer d'un morceau de poulet traditionnel.

Pour les warriors
Au restaurant, tentez donc les brochettes nankotsu 軟骨 なんこつ. On en trouve également de temps en temps dans les karaage, à vous de les repérer !

Pour les soupçonneux
Ne vous fiez JAMAIS aux illustrations du menu, les brochettes de cartilages se confondant très facilement avec les autres. Si vous êtes avec des japonais, écoutez ce qu'ils commandent afin de repérer si le cartilage sera de la partie, et faites en sorte de ne pas mélanger les brochettes avec les autres.

L'ikura イクラ

Leur jolie couleur rouge-orangé attire l'oeil, c'est certain. Même si certains les apprécient, il faut avouer qu'ils répugnent la plupart. Alors c'est quoi "ikura" ? Ce sont des oeufs de saumon, de taille plutôt grande (si l'on compare au caviar), dégustés crus, la plupart du temps en sushi ou en décoration sur les bento ou divers plats à base de riz. Le problème de l'ikura, c'est à la fois sa texture et son goût. En croquant les oeufs, ils explosent sous la langue, déversant un liquide salé au goût... particulier. Vous avez compris, c'est plutôt répugnant.


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Ça fait pas envie, et pourtant...
Ces oeufs sont une excellente source d'oméga-3, tout en étant très peu caloriques. Bon, ok, manger du saumon tout court c'est aussi très bon pour la santé, mais un peu d'aventure dans son assiette c'est mieux non ?

Pour les warriors
Vous en trouverez un peu partout, notamment au restaurant de sushi. Ils sont la plupart du temps disposés sur du riz, entouré d'une feuille de nori (gunkanmaki), ou bien dans un cône de nori, appelé temaki. Il existe de nombreux plats tout préparés du conbini proposant ce type d'ingrédients, l'ikura étant très apprécié des japonais.

Pour les soupçonneux
Vous reconnaitrez facilement ces oeufs par leur couleur très vive, ils sont donc facilement évitables. Attention si vous vous rendez dans un restaurant de sushi traditionnel (pas un kaiten-zushi), le chef vous servira plusieurs sushi différents, qu'il faut normalement manger dans un certain ordre, sans pouvoir en sauter un qui vous plaît moins. À éviter donc.

Le nigauri ou goya 苦瓜

Plutôt appétissant pour tous ceux qui apprécient les légumes, et même vraiment esthétique avec sa forme en spirale, le nigauri est un vil légume tout droit venu d'Okinawa, qui vous fera regretter d'avoir croqué dedans. Littéralement "concombre amer", il a un goût extrêmement prononcé et est quasiment immangeable pour tout néophyte, tant son amertume est forte.
On vous déconseille donc de tenter la salade de nigauri dès votre arrivée (à moins d'être équipé du litre d'eau pour faire passer le goût), sous peine d'être définitivement traumatisé.



Ça fait pas envie et pourtant...
Le nigauri est très utilisé pour ses nombreuses vertus médicinales, notamment pour soulager les maux d'estomac, traiter la toux, les problèmes de peau, le diabète, les ulcères, les rhumatismes, les problèmes respiratoires, la goutte et soulager de certaines blessures. Rien que ça.

Pour les warriors
Vous le trouverez dans beaucoup de salades toutes faites au supermarché ou au conbini. Il est très facilement reconnaissable à sa couleur verte et sa forme de spirale. Il est également souvent trouvable en plat tout prêt, sauté traditionnellement avec du tofu et de la viande.
Attention toutefois, il est déconseillé aux femmes enceintes car il peut provoquer, saignements, contractions, et même fausse-couche. On vous avait dit que c'était pour les warriors.

Pour les soupçonneux
Pas de panique, très reconnaissable, il est donc très facilement évitable. Hormis dans des salades et certains plats cuisinés, on ne le trouve pas dans la plupart des plats tout préparés du conbini. En cas de doute sur une forme verte un peu louche, n'hésitez pas à demander à un vendeur.

 

Le Shirako - Les enfants blancs 白子

Quel nom délicat n'est-ce pas ? Ne nous méprenons pas, cet aliment étrange que l'on "apprend à apprécier" n'est autre que du sperme de poisson. Délicatement posé sur un sushi et dégusté cru ou cuit, ses grappes légèrement luisantes et gélatineuses ne sont pas son attrait number 1. Le goût non plus. Et quand on sait d'où ça vient... Ok c'est bon, vous pouvez vomir.

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Ça fait pas envie et pourtant...
C'est un met très délicat particulièrement apprécié des japonais. Donc on en trouve un peu partout. Désolée.

Pour les warriors
Présent dans tous les restaurants de sushi, mais également dans des restaurants traditionnels, le shirako est facilement reconnaissable car il ne ressemble pas du tout au morceau de poisson que vous vous attendez à voir sur un sushi. Vous repérerez sa forme de sac/grappes (ça a un peu l'air d'une cervelle) rapidement, surtout s'il est contenu dans une feuille de nori, comme c'est souvent le cas. En dehors des sushi, il existe des recettes ou le shirako est intégré (dans une soupe par exemple), mais c'est tout de même plus rare.

Pour les soupçonneux
Évitez donc ces petites grappes blanches très reconnaissables. Vous pensez avoir évité le piège avec succès ? Attention à sa variante femelle, le tarako 鱈子 たらこ, de couleur souvent rouge, que l'on trouve partout. De l'onigiri fourré, aux grappes complètes servies dans toutes sortes de plat, il faudra ruser (et apprendre le mot par coeur) pour les éviter.




L'umeboshi 梅干し

Petite prune salée, l'umeboshi est un condiment pas toujours très apprécié des touristes. Très utilisée dans la cuisine japonaise, notamment dans les bento et les maki, on la trouve également séchée, que l'on peut déguster en snack.
Mélange entre acide et salé, il faut souvent y goûter plusieurs fois avant de vraiment l'apprécier.
On la trouve absolument partout, difficile d'y échapper !



Alors pourquoi elle est dans ce top ?
Même si je l'apprécie personnellement beaucoup (je l'utilisais quasiment tous les jours en furikake sur mon riz), elle est parfois considérée comme immangeable.


Et vous, quels sont les aliments japonais que vous détestez ? Des anecdotes ? Je sais que vous en avez... :)

4 commentaires:

  1. J'adore l'umeboshi. J'en ai mangé 3 d'affilé aujourd'hui. C'est vraiment un goût dont je suis fan mais je comprends que beaucoup n'aiment pas, c'est spécial. Pour le nattô, le goya et l'ikura, je ne pouvais pas au début mais je me suis habituée. Je ne suis pas particulièrement fan mais si il y en a j'en mange sans problème. Pour le shirako et le cartilage par contre...

    Je n'aime pas la fraise en général mais ça n'a rien de japonais :)
    Sinon j'ai du mal avec la peau de poulet en brochette.

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    1. J'adore l'umeboshi aussi, surtout en onigiri :) Mais j'avoue que la toute première fois que j'y ai goûté, j'ai trouvé ça particulier. Maintenant je ne peux plus m'en passer :)

      La peau de poulet j'ai jamais tenté mais ça ne me dit pas plus que ça haha

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  2. Perso, je mange tout sur la liste ! Je vois juste aucun intérêt pour le cartilage & co dans les yakitori... mais ça reste mangeable quoi :o

    Mais en numéro 1, le natto sans problème :D
    Surtout au petit déj. sur un bol de riz avec un oeuf cru, un peu de nori... c'est la meilleure façon de commencer une journée au Japon !

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    1. Même le shirako ? O_O
      Tu m'impressionnes ! Moi le natto c'est vraiment pas possible, mais je crois que c'est une question d'habitude...
      Merci pour ton commentaire ! :)

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